Les principes de la fécondation in Vitro

La FIV consiste à mettre en présence, à l’extérieur de l’appareil génital de la femme, des spermatozoïdes (gamètes mâles) et des ovocytes (gamètes femelles). La réunion de ces deux gamètes dans un milieu de culture particulier aboutit à la fécondation d’un ovocyte par un spermatozoïde et à la formation d’un oeuf qui va pouvoir se diviser. Les embryons ainsi obtenus sont alors transférés quelques jours après dans la cavité utérine.

La FIV est indiquée :

  • quand il existe un obstacle au niveau des trompes utérines ;
  • quand il existe une stérilité masculine (spermatozoïdes insuffisants en nombre ou en qualité) ;
  • quand les autres techniques de procréation médicalement assistée (stimulation ovarienne, inséminations artificielles…) ont échoué.

Les formalités administratives

Les conditions dans lesquelles une FIV peut être pratiquée sont dictées par la loi de Bioéthique :

  • couples hétérosexuels ;
  • conjoints vivants et en âge de procréer (43 ans maximum pour la femme) ;
  • mariés ou concubins et pouvant faire la preuve d’une vie commune d’au moins deux ans ;
  • toutes les informations concernant cette technique doivent être fournies au couple par l’équipe médicale (organisation, succès, contraintes, autres possibilités…) ;
  • le couple doit donner consentement en remplissant un formulaire type ;
  • l’équipe médicale doit être tenue informée de l’issue de la tentative.

Une prise en charge par l’assurance maladie à 100 % est possible. Pour l’obtenir, le couple doit en faire la demande auprès de sa caisse d’assurance maladie, en lui faisant parvenir une demande d’exonération du ticket modérateur ainsi qu’une demande d’entente préalable pour les actes. La sécurité sociale rembourse jusqu’à 6IAC, 4 FIV, ou jusqu’au 43ème anniversaire de la femme. En cas de naissance d’un enfant, le nombre de nouvelles tentatives est à nouveau de 4.


Les étapes de la fécondation in Vitro

Le recueil des ovocytes

La femme reçoit un traitement hormonal destiné à déclencher l’ovulation.

Dans un premier temps, le traitement sera administré pour favoriser le développement de plusieurs follicules ovariens. Cette étape est surveillée par des échographies et des dosages hormonaux répétés.

A la maturation des follicules, l’ovulation est déclenchée par une injection d’hCG.

Les ovocytes doivent être prélevés 36h après. Ce prélèvement, appelé ponction folliculaire, est effectué au bloc opératoire sous anesthésie locale ou générale. Sous repérage échographique, le médecin va sélectionner les follicules matures et les aspirer en ponctionnant les ovaires avec une fine aiguille introduite par voie vaginale. Les follicules prélevés sont immédiatement analysés par les biologistes et les ovocytes qu’ils contiennent sont isolés.

Le recueil des spermatozoïdes

Le jour de la ponction folliculaire, le conjoint effectue un prélèvement de sperme au laboratoire. Les spermatozoïdes sont aussitôt examinés, préparés et sélectionnés afin d’en recueillir les plus vigoureux.

La FIV

Le jour même, les ovocytes et les spermatozoïdes sont mis en contact dans un milieu de culture dont la composition est proche de l’environnement naturel des trompes.

Le lendemain, les ovocytes sont examinés pour vérifier s’ils ont été fécondés.

Au bout de 48 heures, l’oeuf formé commence à se diviser et on peut observer des embryons au stade de deux à quatre cellules. Ces embryons peuvent alors être utilisés pour le transfert in utéro.

On peut également laisser poursuivre leur division quelques jours de plus en utilisant des milieux de culture très spécifiques, cette méthode, appelée culture prolongée, permet ainsi d’obtenir des embryons ayant un meilleur taux d’implantation.

Le transfert d’embryons

Le transfert se réalise deux ou trois jours après la ponction (ou un peu plus tard en cas de culture prolongée). Il ne nécessite aucune hospitalisation ni anesthésie. Lors d’un examen gynécologique un fin cathéter contenant le ou les embryons est introduit dans la cavité utérine. Les embryons sont ainsi transférés. Le geste est indolore.

Le nombre d’embryons transférés est discuté, avant le transfert, avec l’équipe médicale. Le choix possible se situe entre 1 et 3. Toutefois, afin d’éviter au maximum les grossesses multiples le choix final se fera, en accord avec le couple, en tenant compte d’un certain nombre de paramètres, comme :

  • l’age de la patiente,
  • le nombre de tentatives effectuées,
  • la qualité des embryons,
  • etc…

Les embryons restant et de bonne qualité ( embryons surnuméraires) sont congelés après le premier transfert. Ces embryons pourront être replacés dans un autre cycle si l’on n’obtient pas de grossesse après les transferts précédents ou s’il y a un désir de nouvelle grossesse dans les deux ans qui suivent l’accouchement après un transfert réussi. En moyenne, 75% des embryons survivent à la congélation.

En cas de transfert d’embryons congelés, ceux-ci sont décongelés, lavés et mis en culture la veille du transfert.
Un traitement hormonal associant de la progestérone et de l’hCG est prescrit à la femme les jours suivants.

Le 15ème jour un test de grossesse doit être effectué. Si le test est positif, une échographie sera réalisée deux semaines plus tard.


La fécondation assistée (ICSI)

Elle est aussi appelée Insémination Intra-Cytoplasmique de Spermatozoïde ou ICSI (Intra-Cytoplasmic Sperm Injection).

Cette technique consiste à introduire in vitro, directement dans l’ovocyte, un seul spermatozoïde préalablement préparé. Le spermatozoïde est introduit au moyen d’une micro-pipette.

Les autres étapes de la fécondation assistée sont les mêmes que pour les techniques classiques de FIV.

Cette méthode permet l’obtention de grossesses même en cas de stérilité masculine sévère avec un sperme contenant une quantité infime de spermatozoïdes.


Les risques associés à la FIV

Lors de la stimulation ovarienne, un risque d’hyperstimulation existe. Elle reste cependant rare. Elle se manifeste par des douleurs dans le bas du ventre avec une augmentation du volume de l’abdomen. Elle peut être associée à des nausées, des vomissements et à une prise de poids.

De plus, ce traitement s’accompagne parfois d’un risque de grossesse multiple qui est fonction du nombre d’embryons transférés.

Les complications telles que les fauches couches spontanées, les grossesses extra-utérines et les malformations sont les mêmes que pour les grossesses naturelles.


Les résultats de la fécondation in Vitro

Les chances d’obtenir une grossesse après transfert, toutes indications confondues, sont de 20 à 25 %.
Parmi ces grossesses, une sur quatre évolue vers une fausse-couche.
Chaque transfert a donc 10 à 15 % de chance d’aboutir à une naissance.
Il y a également un peu moins d’une chance sur trois d’aboutir à une grossesse multiple.
Les résultats sont variables selon les indications.